Le metteur en scène Guillaume Béguin affectionne l’écriture de l’auteure allemande Rebekka Kricheldorf dont il a déjà monté deux pièces au POCHE /GVE (Villa Dolorosa et Extase et Quotidien). L’intéresse et l’interroge tout particulièrement dans ce texte-ci la forme totale du théâtre, c’est-à-dire la théâtralisation de soi-même et de la société. La vie privée des personnages y est centrale. D’entrée de jeu Rebekka Kricheldorf y pointe leur animalité : l’importance de la nourriture, du sexe… Chacune possède ainsi tous les attributs de parfaites cobayes, comme un succédané d’humanité que l’on observerait à la loupe. Une aventure exceptionnelle dans l’univers aussi fascinant qu’effrayant de l’intelligence artificielle, où nous sommes invitées à notre tour à nous entremêler. Dès lors, Guillaume Béguin relève le défi de produire Monkey Island pour la première fois en français, poursuivant ainsi son alliance avec l’écriture de Rebekka Kricheldorf et prolongeant leur dialogue complice en nous invitant à aller toujours plus loin en leur compagnie.