texte_Sarah Kane
traduction_Evelyne Pieiller
mise en scène_mAthieu Bertholet
À 4:48 elle ne parlera plus
À 4:48 il n’y aura plus de mots
Jusqu’à 4:48 elle dira encore une fois ce qu’il reste à dire, ce qu’elle n’a pas su dire.
Dans 4:48 s’étale cette voix. La voix de qui ? L’auteure ? Une femme ? Toutes les femmes ? À toutes les femmes ?
À 4:48 elle dit adieu
À 4:48 elle disparaît
Dans 4.48 une femme sera marionnette. Dans 4.48 des danseuses* manipuleront une femme. Dans 4.48 une femme est face aux mots. Elle se saisit une dernière fois des mots. Dans 4.48 une femme est saisie pour la dernière fois. Son corps est porté une dernière fois.
Regardez-moi disparaître
A 4h48, elle ne parlera plus. Mais avant de se taire, elle égrène la liste des médicaments à prendre, des rages enfouies et des colères que rien n’apaisera plus. Ce texte, d’une puissance déchirante, nous heurte aux limites d’un corps et d’une tête devenues à la fois prisons et ennemis. Monologue ou testament, 4.48 Psychose est un texte écrit non pas depuis la folie, mais depuis la détresse, nue. Crié sur le papier juste avant le suicide de Sarah Kane, il nous plonge aux confins de l’insoutenable, dans les abysses d’une conscience souhaitant s’arracher à elle-même.
Montée à Londres pour la première fois en 2000, un an et demi après la mort de l’auteure à l’âge de 28 ans, cette pièce est le premier // classique contemporain // à entrer dans le répertoire du POCHE /GVE. En partenariat avec La Bâtie-Festival de Genève et le Ballet Junior de Genève, mAthieu Bertholet fait résonner ce texte puissant avec l’évanescence des corps dansants. Un hommage vibrant, en écho à cette écriture du corps qui disparaît.
__Parce que Sarah Kane et cette pièce sont devenues des mythes. Parce que nous voulions montrer qu’une pièce contemporaine peut devenir un classique. Parce qu’avec cette pièce, La Bâtie et POCHE /GVE se retrouvent. Parce qu’on croit connaître 4.48 Psychose, et qu’il en reste encore bien des facettes à découvrir. Parce que mAthieu Bertholet promet de défaire le mythe avec le soutien des danseuses et danseurs du Ballet Junior.
L’Arche est l’éditeur et l’agent théâtral du texte représenté. www.arche-editeur.com