L’eau du bassin de la piscine municipale frémit d’une adolescence presque normale. À un âge où l’on aimerait s’apprivoiser en cachette, Cora, Claudie et Olive bourgeonnent sous les feux des projecteurs, dans les flots mouvementés d’une équipe de natation synchronisée.
// C’est une jambe après l’autre et la cuisse, les filles, que l’on ouvre d’abord ! //
Cora exécute ses figures avec une perfection travaillée, mais c’est Claudie dans son maillot serré qui attire tous les regards. Sauf peut-être celui de Roméo, le nettoyeur timide, dont les yeux chlorés se piquent d’un autre sillage…
Diplômée de l’ENSATT en 2014, Perrine Gérard est une jeune auteure française qui marque déjà le paysage par son écriture baroque et féroce. Ici, elle dépeint au vitriol le bouillonnement adolescent, et les prédateurs qui en guettent les débordements.
// C’est moins joli à voir mais bien plus dangereux. De toucher le fond avec une petite nageuse. //
Parce qu’on aime l’engagement de Lucile Carré au sein de la culture alternative genevoise et dans ses collectifs de radios libres. Parce qu’elle porte haut cette couleur un peu punk sur les planches. Parce qu’elle synchronise aussi les sillons des vinyles les plus groovy, elle insufflera ce rythme aux chorégraphies sentimentales de l’équipe de natation dessinée par Perrine Gérard. Parce qu’elle a l’ordre et la folie nécessaires pour mener à la scène l’adolescence et ses turpitudes.