Comment dire, comment articuler l’essence d’une icône ? Comment raconter le vrai visage derrière le masque de la célébrité ?
// ne faites pas de photo s’il vous plaît
ne faites pas de photo //
L’auteur Guillaume Poix, dramaturge de la saison_unes, s’intéresse à la vedette de cinéma franco-allemande Romy Schneider, prenant comme point de départ le film culte La piscine, puis ouvrant son regard pour tenter d’appréhender l’entièreté de sa filmographie. Sous la forme de témoignages imaginaires, il libère la parole de Schneider et de ses partenaires d’écran, ainsi que des personnages qu’elle a incarné tout au long de sa carrière, dans un flux de pensée éternellement renouvelé.
// s’il y a bien une chose que je sais
c’est faire la différence entre du faux et du vrai //
Au fur et à mesure que se déploie cette pièce-fleuve, des courants sous-jacents remontent à la surface : une mise en relief des rapports de genres, un commentaire politique sur l’Allemagne de l’après-guerre. Mais alors que certains aspects se cristallisent, Romy Schneider, elle, n’a cesse de se défiler. Dans la langue incandescente qu’on lui connaît, Guillaume Poix nous livre un exercice d’invention virtuose, un iconoclasme généreux, mais avant tout un hommage poignant à une femme dont la vie s’est finie trop cruellement.
Parce qu’il y a des complicités auxquelles on ne saurait résister. Parce que le désir de Manon Krüttli et de Guillaume Poix de se retrouver autour de cette piscine est puissant, pertinent et témoigne de la confiance magnifique qu’elles ont l’une envers l’autre. Parce que Manon Krüttli a un sens développé de l’esthétique des corps sur scène et saura les faire vibrer à la surface irisée du bassin turquoise.