FRANÇOIS NADIN, FARCES ET FÊLURES


IRRÉSISTIBLE DE FABRICE ROGER-LACAN


JE T’AIME, JE TE MANGE ET LE PUBLIC EST AUX ANGES


IRRÉSISTIBLE, LA SPIRALE DE L’EMPRISE AMOUREUSE


IRRÉSISTIBLE


FRANÇOIS NADIN, FARCES ET FÊLURES
 

Marie-Pierre Genecand, Le Temps, mardi 8 avril 2014

 

 

Dans «Irrésistible», à Genève, l’acteur joue un jaloux compulsif. Depuis vingt ans, son talent fait le bonheur du théâtre romand

 

«Il est lyrique. Avec quelque chose qui accroche le regard. Une classe, un éclat.» Honneur au photographe, Eddy Mottaz. C’est lui qui, le premier, livre le portrait minute de François Nadin. Tous deux reviennent de la séance photo dans une impasse derrière la gare Cornavin. Un non-lieu auquel le comédien donne, c’est vrai, une certaine distinction avec son look à la d’Artagnan et son sourire serein.

 

Ces jours, au Poche, à Genève, François Nadin est tout sauf serein. Dans Irrésistible, brillante comédie de Fabrice Roger-Lacan, l’acteur romand joue un jaloux compulsif qui pousse sa compagne à la faute et travaille à sa propre disgrâce (LT du 27.03.2014). Lui et Madeleine Piguet Raykov y sont éblouissants de vivacité rhétorique et de suffocations comiques. Rencontre avec un artiste de talent, naturellement à l’aise dans les rôles d’angoissé du sentiment.

 

Arlequin piégé par la logique de classe dans Le Jeu de l’amour et du hasard, cruelle mécanique marivaldienne réglée à la pente près par Jean Liermier au Théâtre de Carouge en 2008. Séducteur rattrapé par l’amour dans Cymbeline, joyau shakespearien ciselé par Frédéric Polier dans la Tour vagabonde du Théâtre de l’Orangerie en 2009. Ou encore père perdu et époux paumé dans La mère et l’enfant se portent bien, chronique familiale assassine d’Olivier Chiacchiari montée en sauce par David Bauhofer au Poche en 2006… François Nadin, saisissant dans tous les registres, excelle particulièrement dans les rôles de mâles vacillants. Pour Fabrice Melquiot, directeur du Théâtre Am Stram Gram, le comédien vient d’incarner le Dr Frankenstein et, là aussi, critique et public ont été emballés par sa capacité à dire le déchirement.

 

Cette belle sensibilité vient peut-être de son enfance turbulente. Ces années lausannoises où le futur comédien a grandi entre une famille aimante d’immigrés frioulans et des instituteurs qui l’envoyaient souvent «se calmer sur le banc». «Aujourd’hui, je crois que je serais diagnostiqué hyper­actif, j’avais du mal à me concentrer», analyse ce quadragénaire, père de deux enfants, Alice et Roméo, 8 et 5 ans.

 

En revanche, toute son agitation cessait lorsque, petit, il regardait ses films préférés, les univers attachants d’Ettore Scola, de Monicelli ou de Dino Risi. «J’ai gardé une passion pour le jeu à la fois drôle et mélancolique de Vittorio Gassman, d’Alberto Sordi, de Nino Manfredi ou encore d’Ugo Tognazzi. Ces acteurs très terriens, très puissants.» Des qualités que l’on retrouve en effet dans sa manière d’habiter la scène, cette évidence dans la présence. «Mais, à l’opposé, j’aime aussi les très british James Mason, George Sanders pour leur humour décalé et leur capacité à dissimuler.»

 

Et, de fait, la distance fait partie aussi de sa panoplie. En témoigne Célébration d’Harold Pinter, en 2007, ballet grinçant orchestré par Valentin Rossier. «J’aime les ambiances ambiguës, cette manière propre à Pinter de ne jamais tout à fait donner la clé du mystère.» De l’auteur anglais nobelisé, François Nadin a retenu une anecdote qui le guide quotidiennement: «A un acteur qui demandait à Pinter d’où venait le personnage, où il habitait, ce qu’il faisait, etc., l’auteur a répondu: «Occupe-toi de tes affaires, joue!» J’apprécie cette idée qu’on ne sait pas tout de la figure qu’on incarne.»

 

L’art de la feinte, du travestissement. Un clin d’œil, là aussi, aux années cabaret de son père, qui travaillait comme régisseur au Tabaris, mythique boîte lausannoise où rayonnaient des spectacles de travestis, de magiciens, des numéros dénudés, type le grand Carrousel de Paris. «J’aimais bien me balader dans les coulisses du show, voir l’autre côté du miroir de ce monde de plumes et de paillettes.» L’angoisse de l’après-ivresse, déjà. «Mon frère, plus âgé, a choisi la profession d’instituteur pour donner un ordre aux choses. Moi, c’est dans le jeu que je trouve des demi-réponses à mes questions.»

 

Sauf que le théâtre ne s’est pas imposé tout de suite. A la sortie de l’école obligatoire, le futur comédien hésite entre ébéniste ou photolithographe. Il choisit la deuxième formation et compose des films pour l’impression de publicités. Montres, belles voitures, luxe: l’ex-enfant rebelle se familiarise avec le monde de l’entreprise, la notion de hiérarchie.

 

Et le théâtre, alors? «Je l’ai découvert par hasard, à 25 ans, par l’impro. Un ami prenait des cours chez Bruno Zecca, à Lausanne. C’est là que j’ai réalisé que j’étais crédible sur une scène.» Suivra la SPAD, l’ancien Conservatoire de Lausanne, et les rencontres, déterminantes, avec André Steiger et Hervé Loichemol. «Tous deux m’ont appris l’art du signe. Le fait qu’il y a toujours une idée derrière un sentiment.» A Hervé Loichemol, directeur de la Comédie de Genève, l’acteur doit aussi son premier rôle important, dans Politisch Korrekt, sur Bertolt Brecht, au Châtelard, à Ferney-Voltaire, en 1995. «Il a cru en moi et a porté un regard bienveillant sur mon travail. Comme, plus tard, Brigitte Jaques, Frédéric Polier, Jean Liermier, Gérard Desarthe ou Fabrice Melquiot. Ces metteurs en scène ont une vision exigeante et généreuse de la scène.»

 

La scène qui peut devenir aussi un refuge, une résistance. «Le 11 septembre 2001, j’étais à Paris. Le soir, je suis allé à une représentation de la Comédie-Française. Je ne me souviens plus du spectacle, mais je me souviens très bien de mon soulagement d’être là. Je revois le public, les petites fissures dans le toit. Le théâtre, c’est vraiment ça pour moi: un lieu de paix qui peut représenter la violence, mais qui ne la vit jamais au premier degré.» Le théâtre comme un filtre. Eclairant et bienveillant.


 

IRRÉSISTIBLE DE FABRICE ROGER-LACAN
 

Lucienne Bittar, Choisir, lundi 31 mars 2014

 

 

Lui est un avocat pénal, chargé de défendre un Mexicain anthropophage. Elle, sa compagne depuis quatre ans, est éditrice. Elle revient d'un rendez-vous professionnel avec un auteur réputé qu'elle admire depuis l'âge de 14 ans. L'éclatement du couple peut commencer.
Gagné par le soupçon, qui lui fait interpréter tous les dires de sa compagne au miroir de son esprit malade, l'amant se lance dans le jeu tordu des suppositions. « Tu me demandes de me projeter dans un monde où tu n'existes pas. C'est une question existentielle ! » se défend-elle. Mais ses tentatives de le raisonner, ses mots d'amour et son bon sens sont tous condamnés à l'échec. Champion de la rhétorique, en véritable avocat de la déconstruction mentale, il ne laisse aucune chance à sa compagne, rebondissant à chacune de ses répliques : « Ce qui n'est pas pas envisageable est envisageable », lui assène-t-il. Ou encore : « Est-ce que tu es consciente de l'affront que tu me fais en refusant de dîner avec ce connard ! » On rit beaucoup dans la salle, et pas toujours au même moment : à chacun ses cruelles résonnances ! L'homme finit par envoyer sa compagne chez son pseudo rival, juste pour confirmer sa suspicion. « Tu as préféré me jeter dans les bras de ce type de peur que je m'y jette », lui reprochera-t-elle en faisant ses valises.
Fabrice Roger-Lacan, auteur du texte, a de qui tenir. Petit-fils du fameux psychanalyste français, il sait magistralement jouer avec les mots et décrire les méandres tortueux d'un esprit tourmenté par une jalousie absurde. Quant aux deux interprètes, François Nadin et Madeleine Piguet Raykov, ils occupent totalement la scène. Même si sur eux planent, menaçantes, les présences invisibles de l'Irrésistible et du mari cannibale qui a dévoré sa femme pour mieux la posséder.


 

JE T’AIME, JE TE MANGE ET LE PUBLIC EST AUX ANGES
 

 Marie-Pierre Genecand, Le Temps, 27 mars 2014

 

Dans cette pièce de Fabrice Roger-Lacan mise en scène par Claude Vuillemin, un homme est dévoré par la jalousie et prône le pire pour éviter de douter du meilleur. Drôle et diabolique.

 

Irrésistible. A croire que le titre de la pièce que Claude Vuillemin met en scène ces jours au Poche, à Genève, a été pensé pour ses interprètes, François Nadin et Madeleine Piguet Raykov. Car, de bout en bout, ces deux comédiens sont irrésistibles dans l’interprétation d’un couple percuté par le missile de la jalousie. Le texte, drôle, brillant – de cette brillance de salon si franco-française –, est signé Fabrice Roger-Lacan, petit-fils du grand Jacques, célèbre psychanalyste qui a fait du langage un des principes actifs du freudisme. Les mots pour penser et panser les maux.

 

Dans Irrésistible, le verbe, virtuose, joue plutôt le rôle d’armes de destruction massive entre «Elle» et «Lui», deux personnages qui s’adorent, mais qui adorent aussi se (dé)tester. Lundi dernier, soir de première, la salle genevoise exultait. De fait, la joute vole haut et les acteurs tiennent formidablement le tempo.

Est-ce possible? Oh oui, c’est possible! Un être humain peut aimer – mais est-ce encore de l’amour? – jusqu’à dévorer l’objet aimé. Manière extrême, absolue, de le posséder. L’acte de cannibalisme est parfois concret, comme dans l’affaire de ce Mexicain que défend le personnage masculin, un «homme paisible qu’un engrenage a conduit à étrangler, puis dépecer, puis désosser, puis cuisiner, puis manger la femme qu’il adorait»…

 

Plus souvent, la dévoration est psychologique et les mots sont des couteaux. Terriblement affûtés dans le cas de cet avocat qui, malgré sa séduction naturelle, suffoque à l’idée que sa compagne, sublime éditrice, rencontre l’auteur irrésistible (eh oui, dans ce milieu, tout le monde est beau) qu’elle «vénère depuis l’âge de 14 ans». Dans son délire de maîtrise, l’homme de loi préfère provoquer le pire plutôt que douter du meilleur. D’où une mécanique d’étranglement oratoire qui pourrait bien finir par jeter sa proie dans les bras du rival…

 

Rien de sinistre pourtant dans la partition du petit-fils de Jacques Lacan. Ce professionnel du verbe, dramaturge et scénariste, ami d’Edouard Baer, préfère toujours le mot léger à l’émotion lourde. Et multiplie les clins d’œil à la salle qui le remercie de ses gloussements ravis.

 

Et les comédiens? Ils rayonnent dans ce déballage de mauvaise foi de bon aloi. A la manière des voiles qui «nappent» l’entrée du salon (décor de Pietro Musillo), Madeleine Piguet Raykov et François Nadin virevoltent entre la provocation mordante et l’angoisse dévorante. Je t’aime, je te mange. Claude Vuillemin sait honorer ses hôtes.


 

IRRÉSISTIBLE, LA SPIRALE DE L’EMPRISE AMOUREUSE
 

Katia Berger, La Tribune de Genève, 26 mars 2014

 

Au Poche, Claude Vuillemin monte une comédie du petit-fils de Jacques Lacan.

 

Dans les magazines, on les appelle « manipulateurs », « harceleurs », « personnalités toxiques » ou « pervers narcissiques » atteints de « délire paranoïaque ». Derrière cette terminologie qui sent bon la caution médicale se cache toute personne exerçant sur son (ou sa) partenaire des pressions assimilables à la violence psychologique. L’un des leviers de prédilection des cas pathologiques : la jalousie.

Dramaturge et scénariste né en 1966, Fabrice Roger-Lacan n’est autre que le petit-fils de l’illustre psychanalyste Jacques Lacan. Dans Irrésistible, sa deuxième pièce, créée en 2007, il tisse avec brio un huis clos mettant à jour les méthodes abusives de l’emprise amoureuse.

 

Fusion cannibalesque

 

Lui est avocat. On le cueille dans son intérieur bobo, en train de rédiger sa plaidoirie en défense d’un Mexicain anthropophage qui a assassiné puis dévoré sa maîtresse – bel exemple d’ « amour absolu ». Elle est éditrice et tarde à rentrer de son rendez-vous avec un écrivain irlandais qu’elle « vénère ». Dès son retour, son compagnon tentera de la libérer des freins qu’il la soupçonne de mettre volontairement à l’ « irrésistible » attirance qu’elle éprouve pour l’artiste. D’asticotages en raisonnements spécieux, il finira non seulement par leur faire louper une soirée au théâtre mais, plus définitivement, par la pousser dans les bras de son rival supposé.

Irrésistible ne se borne pas à dénoncer les stratégies de pouvoir, la folie possessive au sein du couple. La comédie interrogerait plutôt le cannibalisme qui fonde l’idéal amoureux des sociétés occidentales modernes. Elle suppose en filigrane que la dérive tyrannique s’inscrit dans le modèle même du lien fusionnel. Y compris et surtout à une époque où la liberté prévaut sur la contrainte, mais où la transparence est plus que jamais de mise.

Surtout, Irrésistible examine, en lointaine légataire des théories lacaniennes, comment le langage sert les visées totalitaires de l’amour exclusif. Car l’affrontement des personnages masculin et féminin y prend d’abord la forme d’une joute oratoire alerte et ironique. La rhétorique que déploie le couple, tant de vive voix que par messagerie téléphonique interposée, est avant toute chose ce à quoi chacun se doit de résister.


Tout en légèreté

 

« Qu’est-ce que tu préfères que je préfères ? » « Avoue que tu n’en as pas pas envie », « Tu admettras que ce qui n’est pas inenvisageable est donc envisageable »… Ces lestes répliques sont admirablement servies par le duo Françoise Nadin et Madeleine Piguet Raykov, tous deux dans une maîtrise apte à faire pâlir tout féru de contrôle. Même quand leur dialogue se fait irrésistiblement comique, ils résistent aux éclats de rire contagieux de la salle.

Quant à la mise en scène signée Claude Vuillemin, elle mise sur la délicatesse, laissant au texte le soin de sonder les chausse-trappes existentielles et autres « expressions d’un instinct de mort ». Les sensibilités du directeur d’acteurs et du scénographe Pietro Musillo se révèlent tout entières dans cette brise légère qui agite sur scène les tentures de l’appartement. Ces voiles séparant le salon de la rue où grouillent les autres – proies et prédateurs.


 

IRRÉSISTIBLE
 

Propos recueillis par Laurence Tièche, Scènes Mag, mars 2014

 

 

La tentation de l’amour absolu peut-elle conduire au désir de tuer l’autre pour le posséder ? Qu’est-ce qui est irrésistible ? La pulsion d’amour ? La pulsion de mort ? Le couple formé par Eros et Thanatos interroge encore et toujours le spectateur et c’est ici le petit-fils de Jacques Lacan, le dramaturge Fabrice Roger-Lacan, qui explore les mystères des relations de couple.

 

 

Entretien avec Claude Vuillemin, le metteur en scène de cette création.

 

Votre parcours de metteur en scène est éclectique ; comment êtes-vous arrivé à ce texte ?

 

Claude Vuillemin : Je lis beaucoup, sans a priori particulier mais en privilégiant les textes avec un nombre restreint de personnages. J’ai découvert « Irrésistible » par hasard et le thème de l’amour m’intéresse car il suscite débat sans apporter de réponse. Il faut avant tout qu’un texte me touche pour que j’aie envie de le porter à la scène, que je re-connaisse ce que je connais.

 

Qu’est-ce qui est irrésistible ?

 

Les pulsions d’amour et de mort, le désir de tuer sa femme pour pouvoir la posséder, la notion même de désir. La littérature nous a conditionnés à appréhender l’amour de manière métaphysique, à l’envisager comme une pulsion vers l’absolu. Mais en réalité, qu’est-ce que l’amour ? La Renaissance a mis l’individu au centre et prôné le développement du moi. Puis les Lumières ont glorifié la quête du bonheur individuel. Parallèlement, les religions ont cherché à canaliser le sentiment amoureux, à le codifier. Enfin, aujourd’hui on veut tout, la fidélité et l’aventure, l’érotisme et la pornographie, la transparence et la liberté. Nier que le caché, le voilé sont essentiels, c’est s’exposer à la frustration. Le conflit se produit au point de rencontre de la norme et de la transgression.

 

Vous comparez le personnage masculin à Alceste le misanthrope.

 

Alceste et le personnage masculin de « Irrésistible » sont attirés par l’amour absolu, par la possession intégrale. Ils ne conçoivent l’amour que dans la fusion, ce qui les conduit à la tyrannie. Tout naît de la haine de soi, du manque jamais comblé et de cette quête sans fin de la complétude. Alceste propose à Célimène un enterrement symbolique dans un désert social, pour l’avoir toute à soi. Trois cents ans plus tard, c’est toujours actuel.

 

C’est une pièce à trois personnages, dont un absent. Le trio est donc un mythe éternel…

 

Absolument, et c’est de l’absent que va naître le conflit. Quand la femme rentre en retard de l’interview de l’écrivain supposé « irrésistible » car admiré par elle depuis toujours, les ingrédients sont prêts pour que jaillisse le conflit dans le couple. Lui est avocat, du côté de la loi, de la règle, elle est éditrice, du côté de la littérature, de l’imaginaire. Il prépare une plaidoirie sur un assassin cannibale, preuve selon lui de l’amour suprême. - Que faisais-tu quand tu étais hors de ma vue, hors de portée de moi ? Je te veux esclave pour te posséder. Je te tue et je te mange pour que tu restes éternellement mienne et en moi. Il fait donc un procès impitoyable à tout ce qu’elle raconte, met tout en doute, lui reproche sa lâcheté pour ne pas avoir assumé son attirance envers l’autre homme, puis d’en avoir éprouvé la tentation. Il s’arrête aux apparences d’infidélité sexuelle, sans comprendre que les affinités intellectuelles ou spirituelles sont bien plus menaçantes. Mais à vouloir faire de sa femme une esclave, il la perd. Et la pièce n’apporte pas de réponse.

 

Quelle mise en scène avez-vous imaginée ?

 

C’est avant tout un travail collectif qui tient compte des apports de chacun sans aucun a priori, une sorte de plat minute dont je suis le chef. Cela reste une comédie, bien que grinçante car nous voyons un tueur en action. On rit, parfois jaune, comme on riait d’Alceste à l’époque de Molière. Personnage emblématique qui a créé un type, Alceste a été revisité par les Romantiques qui en ont fait un être authentique et blessé, puis par notre époque qui voit en lui un anti-consumériste. Il n’en demeure pas moins un fasciste en puissance.

 

 


 

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